Contexte d'Organisation du SIST
L'Agenda 2030, considéré comme le référentiel mondial pour un développement durable à
l’horizon 2030 place en ligne de mire, dix-sept (17) Objectifs à atteindre sur la
période 2015-2030. Il aborde les principaux enjeux liés au développement dans tous les pays.
Il s’agit des préoccupations relatives au climat, la biodiversité, l'énergie, l'eau,
l'égalité des genres, la prospérité économique ou encore la paix, l'agriculture, l'éducation,
la santé, l’alimentation, la sécurité, l’assainissement, la croissance urbaine, les inégalités
et la production. Ces préoccupations sont également prises en compte dans l’Agenda 2063 de
l’Union Africaine ainsi que les documents d’orientation stratégiques des politiques de
développement dans les espaces CEDEAO et UEMOA. Pour relever les défis du développement durable
en se soustrayant du régime d’aide, la contribution de la recherche scientifique et de
l’innovation est fortement attendue.
La crise liée au terrorisme qui secoue la zone sahélienne depuis quelques années a provoqué de
nombreuses pertes en vies humaines et des déplacements de populations. Le Burkina Faso, fait
face à des attaques terroristes sans précédent depuis sept (7) années consécutives et ce contexte
sécuritaire affecte considérablement les conditions de vie des populations et fragilise l’État
et ses institutions. Les mouvements de populations sont caractérisés par des flux massifs des
populations des villages et campagnes sous les menaces terroristes vers les centres urbains et
semi-urbains. Ces menaces sont à l’origine de nombreux traumatismes et crée une crise humanitaire
sans précédent, marquée par des insécurités physiques, alimentaire et nutritionnelle, sanitaires,
la désertion des zones de production agricoles et d’élevages. Cette situation de crise, loin
d’être propre au Burkina Faso, concerne plusieurs autres pays de la Zone Sahélienne (Mali et Niger)
et touche également les pays frontaliers (Côte d’Ivoire, Benin, Togo, Ghana) qui font face à la
mobilité des populations vers les zones dites stables. Le déplacement est un mécanisme de survie,
lorsque la fuite est le seul moyen d’échapper à un danger imminent ou à la misère. Ces personnes
déplacées, qui pour la majorité vivaient en milieu rural et étaient pour l’essentiel agriculteurs,
éleveurs et/ou agro-pasteurs, se retrouvent presque systématiquement en situation d’insécurité
alimentaire (Bougma et al., 2022) et de crise identitaire.
Par ailleurs, l’Afrique, particulièrement au Sud du Sahara reste très vulnérable aux effets du
changement climatique. Cette partie du monde est en pleine mutation sociale avec une demande de
plus en plus forte de la frange jeune de sa population. Elle est également devenue une zone
d’insécurité qui met à rude épreuve les systèmes de production classiques et crée de nouvelles
priorités pour les gouvernants en matière d’assurance de la cohésion et de la stabilité sociales.
Les épidémies émergentes (Ébola, Covid-19, Dingue, Grippe) dévoilent les insuffisances des systèmes
de santé et la faiblesse des systèmes de production qui dépendent en grande partie des apports
extérieurs.
La gestion de cette crise multiforme et multidimensionnelle constitue un défi majeur pour le
développement des pays de la zone subsaharienne qui nécessite d’y apporter des solutions adaptées
et pérennes. Les crises sécuritaires et humanitaires dans un contexte où l’État semble être fragilisé,
invite à trouver des solutions endogènes innovantes, repenser les comportements, les habitudes de
travail et de production. La complexité des déterminants de la crise sécuritaire et ses manifestations,
impose de trouver des solutions innovantes et résilientes. De nouveaux paradigmes doivent être
envisagés pour mettre en place des systèmes productifs et de gouvernances plus résilients en vue de
favoriser la le vivre ensemble et prendre en charge les enjeux liés à la mobilité transfrontalière
due à la crise sécuritaire.
La 5ème édition du Symposium International sur la science et la technologie (SIST) organisée par le
Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et l’Université Nazi BONI (UNB),
en partenariat avec le Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA) du 04 au 08 décembre 2023
autour d’un thème central qui résume les préoccupations du moment de nos sociétés :
« Contribution de la recherche scientifique à la résilience des populations dans un contexte de crises
multidimensionnelles ».
L’intérêt porté sur ce thème trouve son importance dans le contexte de crises multiformes et
multidimensionnelles que traversent les communautés pour lesquelles la satisfaction des besoins
sécuritaires, alimentaires, nutritionnels et sanitaires, nécessite des approches nouvelles et des
innovations technologiques. La recherche scientifique dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement,
des sciences appliquées, de la santé, des sciences sociales et humaines, peut jouer un rôle essentiel
pour apporter des solutions et renforcer la résilience des populations face à ces crises internes et
externes.
De nombreux travaux ont été menés dans les centres de recherche et les universités sur les questions de
résilience sécuritaire, sanitaire, alimentaire, sociopolitique, environnementale et foncières. Ainsi,
les réflexions et technologies développées par les chercheurs, enseignants-chercheurs, enseignants
hospitalo-universitaires, inventeurs et innovateurs pour être validées, doivent être soumises à l’analyse
critique de la communauté scientifique et portées à la connaissance des populations et des décideurs.
Ces travaux peuvent alors alimenter les stratégies nationales d’adaptation.
Par ailleurs, le Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA), d’envergure régionale
(Mali, le Niger, le Togo, le Tchad et le Burkina Faso) pour sa phase I envisage contribuer à accroître
la résilience des systèmes alimentaire, notamment à travers sa sous composante 2.1. Cette sous
composante vise à renforcer les systèmes nationaux et régionaux de recherche et de vulgarisation afin
de leur permettre de fournir durablement des innovations technologiques améliorées, y compris des
technologies sensibles au genre, à la nutrition et intelligentes face au climat.
L’organisation du SIST 2023 va permettre des échanges et des partages des résultats acquis sur la
contribution de la recherche scientifique à la résilience des populations dans un contexte de crises
multidimensionnelles. Il s’agit de susciter l’analyse critique des résultats produits par les
scientifiques et indiquer leur contribution à la résilience des populations et des institutions
Le Comité d'Organisation du SIST